11-Septembre : le cours des événements, minute par minute

Les attentats du 11 septembre 2001, revendiqués par Oussama Ben Laden, leader du groupe terroriste Al-Qaïda, ont fait près de 3 000 morts et plus de 6 000 blessés. Vingt-et-un ans après, retour sur une journée qui a marqué les esprits et a changé le cours du monde.

11 septembre 2001

Ce mardi 11 septembre 2001, à New-York, le ciel est bleu. Comme d’habitude, en début de matinée, des milliers d’employés défilent dans les rues bondées du quartier de Manhattan, pour rejoindre leurs bureaux. 

La tour nord du World Trade Center est touchée

À 8h46 , un bruit vient briser l'ambiance qui se dégage des rues. Celui du moteur d’un avion. Les New-yorkais lèvent la tête et ont à peine le temps d'apercevoir un Boeing 767 de la compagnie American Airlines, s’écraser contre la tour nord du World Trade Center, entre les 93e et 99e étages. 

Dans la tour, trois cages d'escalier d'urgence sont sectionnées, emprisonnant des centaines de personnes. Des flammes jaillissent de l’immeuble.

À bord de l’avion, il y avait 81 passagers et 11 membres d’équipage. Parmi eux, cinq terroristes. Quelques minutes plus tôt, l’Egyptien Mohammed Atta, présenté comme le coordonnateur du détournement, était aux commandes.

Avant l’impact, une hôtesse joint sa compagnie aérienne et donne des informations qui vont s'avérer cruciales. Le terroriste, lui, essaye de faire une annonce, mais se trompe du bouton. C’est en réalité aux contrôleurs aériens de Boston qu’il s’adresse : " Nous détenons des avions. Restez juste calmes et tout ira bien pour vous. Nous retournons à l’aéroport ", déclare-t-il.

Au même moment, à un peu plus de 1500 km de là, en Floride, le président des États-Unis, George W. Bush, est en visite, dans une école élémentaire de la ville de Sarasota. Il y rencontre les élèves de l’école Emma E. Booker.

Juste avant son intervention sur l’éducation et la politique mise en place par le gouvernement pour aider les élèves défavorisés, son chef de cabinet lui indique qu’un " petit avion bimoteur " a percuté la tour Nord. Ils supposent qu’il ne s’agit que d’un accident.

Bush Emma E Booker

Manhattan pris de panique 

À Manhattan, les New-yorkais, d’abord sidérés par ce qu’ils viennent de voir, prennent conscience des dégâts. Le quartier entre dans un état de panique. Les appels téléphoniques se multiplient, les sirènes de pompiers tournent de façon continue et des cris se font entendre. De nombreux passants s’amassent à proximité de la tour. 

À 8h51 , un contrôleur aérien de New York se rend compte que le vol 175 a, lui aussi, été détourné. Les terroristes ont tué le pilote et le copilote, avant de prendre possession des commandes et de changer la direction du vol. Le contrôleur aérien tente de contacter les pilotes puis alerte le New York Center, sans y parvenir. L’avion descend de plus en plus vite. Il prend la direction de New York. Après avoir, dans un premier temps, ordonné aux travailleurs de la tour sud  d'y rester, les autorités donnent l'ordre d’évacuer les deux tours jumelles.

La deuxième tour du World Trade Center est percutée

À 9h03 , dans le ciel, le Boeing 767, correspondant au vol 175, de la compagnie United Airlines, fonce tout droit vers la deuxième tour du World Trade Center. Le vol transportant 56 passagers et 9 membres d’équipage percute la tour Sud, à 950 km/h, entre les 77e et 85e étages.

À l’école élémentaire Emma E. Booker, Andrew Card, le chef de cabinet, prévient une nouvelle fois le 43e président des États-Unis : " Un nouvel avion a frappé la deuxième tour. L’Amérique est attaquée ", lui chuchote-t-il, à l'oreille.

George W. Bush reste de marbre et écoute les enfants lire, jusqu'au bout. Il les remercie et les félicite, avant de quitter la salle de classe. 

Dans le quartier de Manhattan, un peu plus de 10 minutes plus tard, les tours jumelles prennent feu. D’épais nuages de fumée et de poussière se forment. Les secours affluent, massivement, à proximité des lieux et tentent d’évacuer les employés. Coincées dans les tours, de nombreuses personnes appellent les services d’urgence et leurs proches, afin de comprendre ce qui se passe. Beaucoup suffoquent. Devant les yeux ébahis des passants, des travailleurs des tours du World Trade Center sautent par les fenêtres du bâtiment. Un acte de désespoir et de résignation, pour échapper aux flammes.

The Falling man

George W. Bush décide de prendre la parole, depuis la Floride, sous les applaudissements des élèves qu’il est venu rencontrer : " Aujourd’hui, nous avons vécu une tragédie nationale. Deux avions se sont écrasés dans le World Trace Center, dans ce qui semble être une attaque terroriste, contre notre pays ".

Le Pentagone, frappé à son tour

À 9h37 , un Boeing 757, de la compagnie American Airlines, transportant 65 personnes, s’écrase contre la façade ouest du Pentagone, près de Washington. Le bâtiment abrite le département de la Défense.  Face à ce troisième détournement, les autorités de l'aviation civile ferment l'espace aérien américain et ordonnent à tous les avions en vol d'atterrir sur l'aéroport le plus proche.

Pentagone

Quelques minutes plus tard, les passagers du vol 93, parti de Newark, dans le New Jersey, sont informés des événements de Manhattan, par téléphone. Quatre terroristes à bord de leur avion sont en train de détourner leur vol. Les passagers élaborent un plan et tentent de reprendre les commandes de l’avion.

Un quatrième avion s'écrase et les tours s'effondrent

À 9h59 , près d'une heure après avoir été heurtée par le second avion, la tour sud s’effondre. Les nuages de cendres et de poussières, formés plus tôt, s’abattent sur la face sud de Manhattan. À 10h03,  le vol 93 s’écrase, prématurément, au sol, en Pennsylvanie, tuant les 44 personnes à bord. Les passagers auraient réussi à maîtriser deux des terroristes, l'un d'eux, présent dans le cockpit, a choisi d'écraser prématurément le Boeing, afin d'empêcher les passagers d'en reprendre le contrôle.

À 10h28 , la tour nord du World Trade Center imite sa jumelle, et s’effondre. Un deuxième nuage de poussière recouvre Manhattan. Les New-yorkais présents sur place en ressortent blancs, couverts de cendres. Pour plus d'informations, voir :  11-Septembre ; une survivante se bat toujours pour aider les victimes des fumées toxiques

Trente minutes plus tard , le maire de New-York demande l’évacuation des rues de Manhattan. Les passants s’exécutent et fuient, par milliers.  George W. Bush, à bord d’Air Force One, atterrit, vers midi , à Offutt. Cette base de l'United States Air Force, se situe dans le Nebraska. Il y décide de placer les forces armées américaines en état d’alerte maximale. Dans la foulée, le maire de Washington place la ville en état d’urgence. 

Dans l’après-midi, à 17h25 , le bâtiment 7 du World Trade Center, situé à proximité des deux tours jumelles, s’effondre, lui aussi, après avoir brûlé pendant des heures. Il abritait notamment le PC de crise de la mairie de New York. 

Le début d'une longue traque

Après avoir atterri à la Maison Blanche, à 18h54 , George W. Bush s’adresse à la nation. À 20h30 , il déclare que les citoyens, le " mode de vie " américain et " la liberté " ont été attaqués. Il ajoute : " aucune distinction ne sera faite entre les terroristes qui ont commis ces actes et ceux qui les hébergent ".  Les regards se tournent vers l'Afghanistan et Oussama Ben Laden. Le leader d'Al-Qaïda est soupçonné d’être à l’origine de ces attentats. Il a déjà affirmé, par le passé, qu’il frapperait le pays " pour se débarrasser du démon américain ". Les États-Unis demanderont aux talibans de le leur livrer. Face au refus de ces derniers, George W. Bush décide de lancer une intervention internationale, en Afghanistan, afin de capturer le saoudien.

Ben Laden

C'est le 2 mai 2011 , après des années de traque, qu'Oussama ben Laden sera retrouvé, au Pakistan, et tué par des forces spéciales américaines. À 5h30, lors d’une allocution solennelle depuis la Maison-Blanche, Barack Obama, 44e président des États-Unis, annoncera : " Justice est faite. Oussama Ben Laden a été tué ". Pour plus d'informations, lire :  Ben Laden, le chef terroriste d'Al Qaïda est mort

Au total, Près de 3000 personnes ont perdu la vie lors des attentats du 11 septembre 2001 et 6200 ont, elles, été blessées. Parmi les victimes figurent environ 500 pompiers et membres des secours qui sont intervenus, pour la plupart à New York. De nombreux Américains souffrent, depuis, de nombreuses séquelles, telles que des cancers, liés à la respiration de poussières toxiques. Ces attentats sont les plus meurtriers que le monde ait connu. Pour plus d'informations, voir aussi :  11-septembre : survivre à l'enfer des tours du World Trade Center

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11-Septembre 2001 : revivre la journée heure par heure

Par Céline Lussato

Publié le 11 septembre 2011 à 16h57 , mis à jour le 11 septembre 2013 à 11h33

11 septembre tv  DR

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Revivez la journée du 11 septembre 2001

8:46:40 (14:46:40) La tour Nord du World Trade Center (WTC) est percutée par un avion à 700km/h. Les 101 personnes à bord et de nombreux employés présents dans les étages sont tués. Les images de l'immeuble en flammes font le tour du monde. Le fuel des réservoirs de l'avion a déclenché un énorme incendie qui bloque les personnes présentes dans les étages supérieurs.

9:03:11 (15:03:11) La tour Sud du WTC est à son tour percutée par un avion de ligne. La planète entière est en émoi. Plus aucun doute persiste : la thèse de l'accident n'est plus possible, il s'agit d'un double attentat.

9:05 (15:05) Le président George W. Bush est prévenu : "Un second avion vient de toucher la seconde tour. L'Amérique est attaquée" annonce le directeur de cabinet Andrew Card au président. George W. Bush, en visite dans une école primaire à Sarasota en Floride, met plusieurs minutes avant de réagir. Il poursuit sa rencontre avec les écoliers comme si de rien n'était.

9:30 (15:30) Le président américain prononce sa première allocution. Il promet : "Le terrorisme contre notre Nation ne passera pas" [Terrorism against our nation will not stand]. Il repart de Floride immédiatement après à bord d'Air Force One.

9:37:46 (15:37:46) Le vol 77 d'American Airlines Flight percute le Pentagone. Les 64 passagers et membres d'équipage, ainsi que 125 civils et militaires présents dans l'aile du bâtiment touchée meurent alors.

9:58:59 (15:58:59) La tour Sud du WTC s'effondre. En 10 secondes, les 110 étages du bâtiment disparaissent en fumée. Un immense nuage de particules de béton, de métal et d'amiante envahi les rues environnantes. Ce sont désormais des images de chaos qui envahissent les écrans de télévisions des millions de téléspectateurs du monde entier.

10:03:11 (16:03:11) Le vol 93 d'United Airlines disparaît des radars. Il vient de s'écraser sur la commune de Shanksville en Pennsylvanie. Les terroristes qui ont dû faire face à la révolte des passagers ont perdu le contrôle de l'avion.

10:28:25 (16:28:25) C'est au tour de la tour Nord du WTC de s'effondrer, provoquant la mort de 1.400 personnes. Les individus encore présents dans le bâtiment ou à proximité ont été littéralement pulvérisés.

12:30 (18h30) L'espace aérien est enfin fermé. C'est la première fois de l'histoire des Etats-Unis.

18:54 (00:54) George W. Bush arrive à Washington. Contre l'avis de son staff qui ne souhaitait pas que le président et le vice-président Cheney soient réunis, il a finalement rejoint la capitale.

20:30 (2:30) Le président Bush s'adresse à la nation depuis la Maison blanche. Il déclare : "Ces actes de meurtres collectifs ont été perpétrés pour plonger notre nation dans le chaos et le repli sur soi, mais ils ont échoué". ["These acts of mass murder were intended to frighten our nation into chaos and retreat, but they have failed."]

21:00 (3:00) George W. Bush dirige une réunion avec le Conseil national de sécurité.

Céline Lussato - Le Nouvel Observateur

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The Memorial is open until 8 p.m.

The Museum is open until 7 p.m.

A group of men and woman wearing navy blue jackets that say FDNY EMT on them in white look at the mangled Ladder 3 fire truck

  • Anniversary Digital Learning Experience

There's still time to register! Join students and teachers from around the world on September 11 for this engaging learning opportunity featuring a new, 30-minute film highlighting first-person accounts of the attacks plus a live chat with our staff.    

A man sits in a director's chair facing a camera

The Museum is open with ongoing operational changes to ensure a safe Museum experience . Plan your visit today .

Two young boys and two women observe FDNY Ladder 3 in Memorial Hall of the 9/11 Memorial Museum.  One of the boys gestures toward the front of the red fire truck as the damaged rear can be observed in the background.

By providing a host of tailored  educational programs and resources for students, teachers, families, and the general public, the Museum strives to foster a deeper understanding of 9/11 and its ongoing legacy. 

Two people have each placed a hand on a bronze parapet at the Memorial. They are next to about a dozen white roses that have been placed at the names of victims.

We actively engage with 9/11 family members , survivors , and  rescue and recovery workers  to offer services, education, and moments of connection and healing. 

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Monde ​Le 11 Septembre, une tragédie charnière qui vient d’atteindre un tournant

​le 11 septembre, une tragédie charnière qui vient d’atteindre un tournant.

Les préparatifs allaient bon train pour les commémorations de cette tragédie qui, il y a 20 ans, a meurtri profondément une ville et brisé des milliers de destins.

C’était mercredi dans la lumière chaude du matin. Il avait la main posée solennellement sur un des 3000 noms gravés dans le métal autour des fontaines du monument commémorant les attentats du 11 Septembre, construit à l’emplacement exact des tours jumelles qui ont été emportées par la haine et deux avions de ligne en ce matin de 2001.

Son regard était triste. Comme il l’est désormais à chaque mois de septembre depuis deux décennies.

Shaw Escoffery dit avoir fait le voyage depuis Los Angeles pour rendre hommage à son amie d’enfance, Dominique. Il est venu aussi pour passer un peu de temps, comme il le fait chaque année, avec celle qui, il y a 20 ans, a perdu dans cette ignoble tragédie son unique enfant.

« C’est très dur pour [la mère de Dominique], les 11 septembre. Moi, je pense à Dominique chaque jour depuis 20 ans », dit l’homme dans la quarantaine tout en soulignant l’absurdité de cette disparition. « Elle ne travaillait même pas là. Elle venait de décrocher un nouvel emploi dans le bureau régional d’une compagnie d’assurances. Ce jour-là, elle était venue pour une simple formation », dans les bureaux de Marsh McLennan, au 99 e  étage de la tour nord du World Trade Center. À l’endroit précis du premier impact.

Elle s’appelait Dominique Pandolfo. Elle avait 25 ans.

Cette semaine, l’émotion était encore très vive au sud de Manhattan, au pied du nouveau One World Trade Center où, sous haute protection militaire et policière, les préparatifs allaient bon train pour les commémorations de cette tragédie qui, il y a 20 ans, a meurtri profondément une ville et brisé des milliers de destins. Des destins dont quelques-uns commencent à peine à profiter du temps qui a passé pour se reconstruire.

tour jumelles date

« Vingt ans, c’est une belle tranche de vie que je n’ai pas vue passer », laisse tomber Bruno Dellinger, un des survivants du 11 Septembre, revenu à New York cette semaine pour la première fois depuis 12 ans, avec ses enfants de 18 et 16 ans à qui il avait envie de transmettre la ferveur, le respect, la tristesse ainsi que les valeurs d’héroïsme et de résilience portées par cet anniversaire. Il veut aussi partager avec eux, sur les lieux des attentats, la mémoire d’un drame qu’il a vécu, lui, aux premières loges, depuis le 47 e  étage de son bureau de la tour nord.

« Cette journée ne s’effacera jamais de ma mémoire, mais la blessure est en train de cicatriser », assure l’homme, qui gérait à l’époque un bureau de consultants en art chargé de tisser des liens entre les États-Unis et la France, pays où il est parti vivre en 2009.

Il évoque des images, des sensations, celle de l’avion à basse altitude qu’il a vu arriver vers la tour depuis sa fenêtre, celle du choc, du bâtiment qui s’est mis à trembler, des débris tombant sous ses yeux, puis la vision de « sa » tour en feu, une fois qu’il aréussi à en sortir, après de longues minutes dans les escaliers de secours, et celle de ce « monstre minéral » fait de cendre, de métal, de débris qui l’a engouffré après le premier effondrement.

« Tout est devenu noir, sinistre et silencieux. L’air était tellement épais que le son ne circulait plus. À cet instant, mon corps a cru qu’il était mort. »

M. Dellinger a mis dans ses bagages le costume qu’il portait cette journée-là, qu’il a fait nettoyer dans les jours qui ont suivi le drame et qu’il n’a jamais osé remettre depuis. « Je vais décider samedi matin si c’est celui que je vais porter pour les commémorations. Vingt ans, c’est un marqueur de temps important qui offre la possibilité de regarder les choses autrement. »

Il ajoute : « Au lendemain desattentats, j’ai détesté l’humanité entière, mais surtout les personnes qui ont perpétré ces actes. Je ne pardonne toujours pas. Je ne comprends toujours pas pourquoi cet événement s’est produit. Mais le temps est venu de s’éloigner un peu des sentiments négatifs qu’il a animés, pour appréhender la tragédie sous un autre angle, prendre la pleine mesure de sa magnitude, de sa démence, de ses conséquences humaines et voir quelles leçons positives on peut désormais en tirer. »

Une mémoire qui s’estompe

Depuis son bureau situé au cœur de « Ground Zero », Clifford Chanin, directeur adjoint du Musée et mémorial national du 11 Septembre, le croit lui aussi. « Après 20 ans, c’est le moment de regarder en arrière pour constater que la mémoire s’estompe, oui, mais que le pays et le monde restent à jamais marqués par cet événement, dit-il. On ne peut pas fermer la porte comme ça sur cette tragédie, même deux décennies plus tard. Mais on doit trouver des façons désormais de la raconter à ceux qui n’étaient pas là à l’époque pour que cette mémoire perdure. »

Depuis le 11 septembre 2001, 75 millions d’Américains ont vu le jour, arrivant ainsi dans l’après sans en avoir connu l’avant. Même chose pour ceux qui, le jour des attentats, étaient trop jeunes pour comprendre, comme Dina Peña, 23 ans, rencontrée jeudi dans la rue Amsterdam de l’Upper West Side. « C’est un événement charnière dans l’histoire qui a arrêté d’un coup sec le mouvement de la ville, et celui du pays, pour lui faire prendre conscience que le pire pouvait frapper n’importe quand. On dit que le monde n’est plus pareil depuis cette date. Mais pour moi, c’est la même chose, puisque c’est le seul monde que j’ai connu. »

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« Ces attentats marquent le début d’une nouvelle ère dont nous ne sommes toujours pas sortis, dit Azad Mahmound, jeune New-Yorkais de 25 ans qui se souvient de sa journée à la garderie, écourtée il y a 20 ans par la commotion provoquée par les attentats, et de l’image à la télé du deuxième avion frappant une des tours jumelles. Une ère de militarisation, de racisme, dont j’ai fait l’expérience durant toute ma jeunesse, de création d’agences de surveillance qui ont amplifié les interférences du gouvernement dans un nombre incalculable de champs de nos vies quotidiennes. Je n’ai pas connu le monde d’avant, mais celui d’après ne s’est pas construit sur ce qui est le meilleur. »

« Le 11 Septembre, ce n’est pas seulement deux tours qui se sont effondrées, c’est aussi l’esprit de New York, sa légèreté d’être et sa frivolité qui ont disparu, dit Pasquale Marcotullio, jeune retraité, assis sur un banc à l’entrée de la passerelle piétonnière du pont de Brooklyn où, en 2001, des milliers de New-Yorkais hébétés, blessés, traumatisés, se sont rués pour fuir à pied le sud de Manhattan, après la fermeture soudaine du réseau de transports en commun. Les gens sont aujourd’hui plus craintifs, plus prudents. Le traumatisme des premières années est peut-être moins là, mais la mémoire du drame reste, surtout en ce 20 e  anniversaire. C’est d’ailleurs important de se souvenir, mais ça l’est aussi d’oublier. Parce qu’il faut aussi regarder devant pour continuer à avancer. »

Une distance qui rapproche

C’est un peu ce que New York serait en train de faire, à en croire l’écrivain français Marc Levy, qui vit ici depuis plus de 20 ans et qui a vu les New-Yorkais se transformer au fil du temps et de la distance prise forcément avec le choc. « Les actes de violence gratuite induisent un traumatisme qui prend un temps fou à s’estomper, car ils exposent ce dont l’humain est capable de pire, dit-il, assis à la terrasse d’un café de Greenwich Village. Mais le centre de gravité de la ville s’est déplacé depuis quelques années. Les gens en parlent moins et surtout n’inscrivent plus la temporalité de la ville ou la leur dans un avant et un après-11 Septembre, comme ils le faisaient avant. »

Cette autre nouvelle normalité explique sans doute pourquoi, depuis quelques jours, plusieurs New-Yorkais, touchés de près ou de loin par les attentats, s’approchent désormais du monument commémoratif, à la veille des commémorations, alors qu’ils ne l’avaient jamais fait au cours des 20 années précédentes.

« J’ai toujours estimé que c’était un endroit pour les touristes », dit Michael Minogue, qui s’y est arrêté cette semaine pour la première fois alors qu’il habite quelques rues plus haut, « sur la 14 e  », précise-t-il, et qu’il vient souvent travailler ici, dans le Financial District où se trouvaient les tours jumelles. « Mais je me rends compte aujourd’hui que c’est plus que ça. C’est un lieu de souvenir pour le pays, comme le monument commémoratif de la Deuxième Guerre mondiale à Pearl Harbor. Un endroit qui rappelle un événement qui a façonné l’identité du pays. »

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« Nous allons devoir composer avec la réminiscence de cette tragédie pour toujours, dit Cesar Hernandez, 45 ans, un autre New-Yorkais venu pour la première fois se recueillir sur les lieux du drame. Avec le temps, la signification de cet attentat a évolué dans les esprits. L’ampleur des victimes me frappe et surtout le fait que ces victimes n’étaient que des gens qui, ce jour-là, n’ont rien fait d’autre que d’aller au travail et qui se sont retrouvés pris au milieu d’une géopolitique sur laquelle ils n’avaient pas de prise. »

C’est d’ailleurs cette mémoire des victimes que le Musée et le Mémorial du 11 Septembre cherchent désormais à cultiver, pour les années à venir, et ce, afin d’expliquer la tragédie un peu par les informations factuelles qui la composent, mais surtout par l’expérience de la perte vécue par des milliers de familles dans les années qui ont suivi. « Nous sommes dans un lieu de tristesse, mais aussi un lieu de rassemblement, dit Clifford Chanin. Les gens viennent ici en famille aussi pour prendre conscience des liens fragiles qui les unissent les uns aux autres, d’un drame qui a provoqué la destruction de famillesentières, d’amitiés solides… », ce que Shaw Escoffery, 20 ans plus tard, vit toujours au plus profond de lui.

« Le temps passe, oui, mais le sentiment qui m’habite n’a pas changé, dit l’homme en s’éloignant, le regard sombre, de la plaque où le nom de son amie Dominique a été gravé pour l’éternité. Je vis encore aujourd’hui et je vivrai encore demain avec la douleur d’une mort qui n’était pas nécessaire. »

À voir en vidéo

11 SEPTEMBRE. Pourquoi commémorer les attentats ?

Un mémorial sera inauguré à Ground Zero à l’occasion du dixième anniversaire du 11 septembre. Mais l’oubli est parfois préférable au souvenir, estime l’essayiste américain David Rieff.

Logo

Le 11 septembre 2011, le mémorial officiel des attentats sera inauguré à Ground Zero, à New York (l’ouverture du musée voisin a été reportée à 2012). Conçu par l’architecte Michael Arad et l’architecte paysagiste Peter Walker et baptisé Reflecting Absence (Reflet de l’absence), le mémorial s’étendra sur un peu plus de 3 hectares et sera composé de deux vastes bassins réfléchissants creusés dans le sol, l’un et l’autre entourés de chutes d’eau. Les noms des 2 982 personnes qui trouvèrent la mort le 11 septembre 2001 ainsi que dans l’attentat manqué de 1993 contre les tours jumelles seront gravés sur les parapets de bronze qui entourent les bassins. La dernière phrase de l’énoncé de la mission du mémorial dit ceci : “Que les vies dont nous conservons le souvenir, les actes accomplis et l’esprit revivifié soient à jamais des phares qui réaffirment le respect de la vie, renforcent notre détermination à préserver la liberté et contribuent à mettre un terme à la haine, à l’ignorance et à l’intolérance.”

Ce sont là, naturellement, des sentiments irréprochables. Un mémorial est un lieu de solidarité plutôt que de subtilité, de respect plutôt que de critique, de recueillement plutôt que de révisionnisme. Mais en affirmant que le souvenir est nécessaire nous ne devons pas faire mine de croire qu’il est complètement innocent ou, pour le dire de façon encore plus abrupte, qu’il n’a pas d’inconvénient moral. Il en a, et parfois de taille. C’est pourquoi, à l’occasion de toute commémoration, il convient de se demander quels sont les coûts et les avantages du souvenir. Même la phrase qui clôt l’énoncé de la mission du mémorial pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Car même s’il n’y a rien de moralement problématique à se souvenir de ceux qui sont tombés et à rendre hommage à l’héroïsme des premiers sauveteurs, l’appel à renforcer “notre détermination à préserver la liberté” est tout sauf une marque innocente de respect. La phrase semble même délibérément faire écho au discours de George W. Bush devant le Congrès neuf jours après le 11 septembre, discours dans lequel il affirmait que les attentats avaient été perpétrés parce que les terroristes “détestent nos libertés – notre liberté de culte, notre liberté d’expression, notre liberté de voter, de nous réunir et de ne pas être d’accord entre nous”.

Même ceux qui approuvent la version des faits de Bush conviendront que le président faisait là une déclaration politique. Le fait que l’inauguration du mémorial du 11 septembre marque l’anniversaire d’un événement qui, dans une certaine mesure du moins, s’est gravé dans la vie et la conscience de la plupart des Américains ne doit pas faire oublier que le spectre qui hante toute commémoration publique est toujours la politique – et surtout la mobilisation de la solidarité nationale. Qu’il s’agisse de la journée commémorative du corps d’armée australien et néo-zélandais (Anzac), qui honore les soldats tombés pendant les Première et Seconde Guerres mondiales, des Français qui commémorent la prise de la Bastille le 14 juillet ou de notre 4-Juillet [qui commémore la Déclaration d’indépendance des Etats-Unis], ces cérémonies ont pour but de susciter ce que le grand historien français du nationalisme Ernest Renan appelait une “grande solidarité”. Il s’agit plus de réaffirmer une loyauté de groupe que d’établir l’exactitude historique ou de présenter un événement dans toute sa ­complexité morale et politique. Les cérémonies commémorant le dixième anniversaire du 11 septembre n’échapperont pas à la règle.

L’intérêt de la commémoration ne réside pas dans sa capacité à mettre en lumière la vérité dans toutes ses nuances et ambiguïtés. C’est parfaitement normal d’ailleurs. Le problème, c’est qu’elle entretient l’illusion que les humains gardent longtemps le souvenir d’un événement et, surtout, qu’elle peut avoir de graves conséquences politiques et historiques. Après tout, se souvenir ce n’est pas seulement avoir du chagrin ; cela peut aussi vouloir dire éprouver une soif de justice ou de vengeance bien après que le moment de remiser les armes est passé.

Si l’on cherche sur Internet la phrase “We will always remember 9/11” (Nous nous souviendrons toujours du 11 septembre), on obtient 18 400 000 résultats. Le total atteint 27 500 000 si l’on modifie légèrement la phrase pour chercher “We will never forget 9/11” (Nous n’oublierons jamais le 11 septembre). On aurait tort de se laisser impressionner par ces chiffres, mais ils sont tout de même ahurissants. On dit souvent que les Américains fétichisent le changement et ne se sentent aucunement contraints par l’histoire, qu’elle soit personnelle ou nationale. Pourtant les serments de fidélité au souvenir du 11 septembre qui se sont exprimés lors des neuf précédentes commémorations traduisent le sentiment que ce qui nous semble crucial aujourd’hui le restera pour nos descendants bien après que nous ayons disparu.

La cruelle réalité, toutefois, c’est qu’à très longue échéance on ne se souviendra plus de rien. Toutes les grandes traditions spirituelles l’affirment à un degré ou à un autre : nos souvenirs sont aussi mortels que nous. Cette idée est contenue dans le concept bouddhiste d’impermanence historique et personnelle ou dans les paroles désabusées de l’Ecclésiaste 1, 11 : “On ne se souvient pas de ce qui est ancien ; et ce qui arrivera dans la suite ne laissera pas de souvenir chez ceux qui vivront plus tard.” On trouve une version laïque de la même idée dans le poème Ozymandias, de Shelley, dans lequel un voyageur raconte avoir vu dans le désert, abîmée et à demi enfouie dans le sable, la statue d’un grand roi du lointain passé dont le piédestal portait l’inscription : “Voyez mon œuvre, ô puissants, et désespérez !” Pourtant, de cette œuvre, il ne restait rien, que “des sables […] vides jusqu’à l’horizon”.

“Marquée par l’infamie”

Croire que nos grands hommes d’Etat, nos grandes controverses politiques et tragédies historiques puissent d’une manière ou d’une autre échapper à l’oubli futur n’a rien à voir avec les réalités de l’existence humaine et tout à voir avec nos espoirs et nos désirs – qui sont des guides bien peu fiables quand il s’agit d’Histoire. Celle-ci nous montre que même les réalisations les plus monumentales et les exploits les plus martiaux des hommes sont éphémères. Reste à savoir où s’arrête notre capacité à nous souvenir, à commémorer et à porter le deuil. En juin 1940, s’efforçant de mobiliser son peuple pour gagner ce qu’il appelait la bataille d’Angleterre, Winston Churchill déclara : “Si l’Empire britannique et son Commonwealth durent mille ans, il y aura toujours des hommes pour dire : ‘Ce fut là leur heure de gloire’.” Ce qu’il y a de remarquable dans cette formule, c’est qu’elle montre que, même dans ses moments les plus lyriques, Churchill n’imaginait pas que cet empire puisse durer plus d’un millénaire. C’est une affirmation avec date de péremption, à la différence des promesses intemporelles des grands monothéismes du désert – judaïsme, christianisme et islam. Les empires, comme les humains, sont mortels. C’est une leçon que feraient bien de méditer ceux, nombreux aux Etats-Unis, qui persistent à penser que l’empire américain ne connaîtra pas le même sort que les empires romain, mongol ou britannique. Comme l’observait l’historien Francesco Guicciardini à la Renaissance, “toutes les villes, tous les Etats, tous les royaumes sont mortels. […] C’est pourquoi le citoyen qui assiste à la fin de sa patrie ne peut tant se plaindre du malheur de celle-ci que du sien propre ; car à sa patrie il est arrivé ce qui devait arriver de toute manière. En vérité le malheur est pour lui, qui a trouvé moyen de naître en un temps où devait advenir pareille catastrophe.”

George W. Bush avait déclaré que le 11 septembre était le Pearl Harbor du XXI e siècle, et, si tant est que l’on puisse comparer les guerres entre elles, l’analogie ici était pertinente. La dernière fois avant le 11 septembre que plusieurs milliers d’Américains ont péri sur leur sol dans l’attaque d’une force étrangère, c’est lorsque les Japonais ont bombardé Pearl Harbor. Le président Franklin Delano Roosevelt ( FDR ) avait parlé du 7 décembre 1941 comme d’une “date qui restera marquée par l’infamie”. C’était un propos parfaitement raisonnable à l’époque, de même qu’il est parfaitement justifié aujourd’hui de dire que le 11 septembre 2001 restera à jamais présent dans notre souvenir. Mais même dans l’émotion de l’instant, FDR a eu l’intelligence de ne pas dire que le 7 décembre 1941 resterait marqué par l’infamie pour toujours. Il s’exprimait dans l’ici et maintenant, et non pour je ne sais quel manuel d’histoire chinois du XXIII e siècle, encore moins pour l’éternité.

Toutes les guerres prennent fin

En 1951, dix ans après Pearl Harbor, la date du 7 décembre restait marquée du sceau de l’infamie pour la plupart des Américains, comme l’est aujourd’hui celle du 11 septembre 2001. Mais ce qu’il est advenu du souvenir de Pearl Harbor montre à quel point la mémoire de traumatismes historiques peut être éphémère. Quand on se rend aujourd’hui au mémorial de Pearl Harbor et qu’on n’a pas un cœur de pierre, on ne peut qu’être profondément ému, peut-être même ému au point d’éprouver, au-delà du chagrin, de la colère. Mais combien d’Américains se souviennent réellement des 1 177 marins tués ce jour-là à bord de l’ USS Arizona et dont les corps reposent directement sous le mémorial ? Bientôt, tous ceux qui étaient nés au moment de l’attaque seront décédés. Ce qui restera alors, ce ne sera pas le souvenir, mais la commémoration qui, répétons-le, peut recouvrir beaucoup de choses, aussi bien positives que négatives, mais qui est toujours une forme de politique.

Qu’en est-il du “marqué par l’infamie”  ? Dans les années 1950, beaucoup d’Américains refusaient d’acheter des voitures allemandes, et le ressentiment à l’égard des Japonais demeurait palpable. Il est tentant de dire que la réconciliation avec l’Allemagne a pu intervenir parce que les Allemands eux-mêmes ont reconnu leur culpabilité et entrepris de créer un Etat dont l’essence allait devenir l’antithèse de ce qu’avait été l’Allemagne nazie. Un processus similaire de réconciliation suivi de l’oubli a eu lieu à l’égard du Japon, même si le pays n’a exprimé aucune contrition après la Seconde Guerre mondiale, ce qui suscite régulièrement la colère des Chinois et des Coréens, principales victimes des crimes japonais. En revanche, le 7 décembre de chaque année, presque personne aux Etats-Unis n’est animé d’un sentiment de colère à l’égard des Japonais. Certains continuent certes de commémorer l’événement, mais dans le cas de Pearl Harbor nous avons dépassé à tous les niveaux non seulement le souvenir mais aussi la commémoration. Peut-on imaginer un seul Américain refusant, à cause de Pearl Harbor, de faire un don pour aider le Japon à la suite du séisme et du tsunami qui ont récemment frappé le pays ? Et pourtant il en aurait été tout autrement le 7 décembre 1951. Cette guerre a pris fin, non seulement dans les faits, mais aussi dans l’esprit des gens. Toutes les guerres prennent fin. La longue guerre contre les djihadistes ne fera pas exception, aussi inimaginable que cela puisse paraître aujourd’hui.

Sachant cela, il est grand temps de se demander à quoi peut servir une mémoire collective telle que celle qui s’exprime dans les commémorations du dixième anniversaire du 11 septembre, et quels en sont les dangers. Pour ce faire, il faut envisager la possibilité, déplaisante d’un point de vue moral ou psychologique, qu’à certains moments et dans certains contextes l’oubli peut être préférable au souvenir. Ce n’est pas une idée très bien accueillie aujourd’hui, ni par la droite nationaliste ni par la gauche droits-de-l’hommiste. La plupart des honnêtes gens sont favorables au pardon, mais il est rare d’entendre des voix en faveur de l’oubli. Peut-être sommes-nous trop influencés par cette phrase survalorisée de George Santayana, “ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre” – une formule qui néglige le fait que l’Histoire, comme les comportements de chacun, est au moins en partie régie par ce que Freud appelle la chaîne de répétition inconsciente. Peut-être croyons-nous en la supériorité éthique du souvenir par rapport à l’oubli parce qu’on nous a trop souvent répété que se souvenir, c’est être responsable, alors qu’oublier n’est pas seulement être irresponsable, mais tomber dans une sorte de lâcheté morale ou de nihilisme civique. Après tout, Jésus lui-même a enjoint à ses fidèles de pardonner à ceux qui les avaient offensés, et non pas d’oublier l’offense subie.

Travail de deuil

On ne peut éluder le fait que l’oubli est l’atout de quelques-uns des personnages les plus sinistres de l’Histoire. Hitler se demandait qui, en 1939, se souvenait encore du massacre des Arméniens par les Turcs, pour montrer que les nazis pouvaient agir à leur guise sans avoir rien à craindre. Mais la commémoration ne fait pas que consoler ; elle peut aussi attiser la colère. J’ai appris à haïr, mais surtout à redouter la mémoire historique collective du temps de la guerre de Bosnie, que j’ai couverte en tant que reporter et qui était dans une large mesure un conflit alimenté par la mémoire (ou plus précisément par l’incapacité à oublier). La mémoire peut finir par faire ressembler l’Histoire à un arsenal doté des armes nécessaires pour perpétuer les guerres et fragiliser la paix. La mémoire du 11 septembre 2001 aura-t-elle ce même effet, alors que la paix paraît moins éloignée qu’autrefois ? Il est trop tôt pour le dire. Comme l’ont montré les manifestations de soulagement et de joie qui se sont exprimées spontanément un peu partout aux Etats-Unis à l’annonce de la mort d’Oussama Ben Laden, les plaies sont encore à vif. Pour l’heure, en tout cas, il ne peut être question d’oubli, ni même de pardon. Mais, s’il est trop tôt pour parvenir à l’un ou à l’autre, il n’est pas trop tôt pour se demander si la paix sera jamais possible sans oubli et sans pardon. Même le travail de deuil, aussi essentiel soit-il, doit cesser si l’on veut que la vie continue.

Le pardon ne suffira pas

Une telle conviction peut paraître paradoxale. Et personne n’attend des proches de ceux qui ont péri le 11 septembre 2001 qu’ils oublient. Peut-être même est-ce trop leur demander que de pardonner. Mais si l’on ne peut exiger l’oubli et si l’on ne peut que se joindre à ce pénible travail de commémoration en ce dixième anniversaire des attentats, il faudra bien oublier tôt ou tard. Et non, le pardon ne suffira pas. La plupart des guerres ne se terminent pas par la victoire absolue d’une des parties, qui se trouverait ainsi en mesure de dicter les conditions de la reddition physique et psychique de l’adversaire. Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique ont pu rédiger les manuels utilisés par les écoliers allemands après la reddition de leur pays. Et, en Afrique du Sud, la vision qu’avait le Congrès national africain ( ANC ) de l’histoire du pays est devenue le récit officiel. Mais prenez l’Irlande du Nord ou l’ex-Yougoslavie. Dans les deux cas, chacun des anciens belligérants continue de croire qu’il avait raison. Et s’ils sont aujourd’hui en paix, ce n’est pas parce qu’ils se sont pardonné les uns les autres mais parce que, pour toutes une série de raisons, la plupart d’entre eux ont décidé de tourner la page, ce qui est une sorte d’oubli. La longue guerre contre les djihadistes s’achèvera à coup sûr d’une façon tout aussi ambiguë, par un compromis insatisfaisant qui n’accordera la victoire définitive ni aux uns ni aux autres. Il n’y aura pas de reddition japonaise dans la baie de Tokyo, pas de procès de Nuremberg pour les talibans, pas de Commission vérité et réconciliation devant laquelle le mollah Omar, Ayman Al-Zawahiri [le numéro deux d’Al-Qaida] ou tel autre chef taliban à ce moment-là avouera ses crimes en échange de l’amnistie. Bref, les comptes ne seront jamais arrêtés, et tôt ou tard il nous faudra bien vivre avec cette réalité.

En attendant, nous ferions bien de nous poser cette question : si nos sociétés consacraient à l’oubli une fraction de l’énergie qu’elles mettent aujourd’hui à se souvenir, et si la possibilité d’oublier était au moins aussi envisageable que le devoir de mémoire, alors la paix qui finira par venir un jour pourrait venir plus tôt.

David Rieff

Créé en 1850 par les éditions new-yorkaises Harper & Brothers, il est le plus vieux mensuel généraliste des Etats-Unis et sans conteste l’un des meilleurs. Grands reportages, essais, nouvelles, portfolios : le titre aborde les sujets politiques, sociétaux et culturels de façon originale et souvent passionnante. De Mark Twain à Winston Churchill en passant par Theodore Roosevelt, Harper’s a souvent fait appel à des plumes engagées. En 1970, c’est un de ses journalistes qui révéla le massacre du village de My Lai, au Vietnam. Distingué par douze National Magazine Awards, le mensuel appartient depuis 1980 à la Harper’s Magazine Foundation, créée par John R. MacArthur. Il faut être abonné pour accéder aux articles du magazine papier mais on peut consulter les sommaires de tous les numéros de la revue depuis sa création en 1850. Conçu comme un blog, le site permet aux journalistes de la revue de réagir sur des sujets d’actualité ou de rebondir sur des articles parus ailleurs dans la presse.

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20 ans après l'effondrement des tours jumelles, la "Freedom Tower" à l'avant-garde de la sécurité

C'est le gratte-ciel qui a remplacé, dans le ciel new-yorkais, les tours jumelles parties en fumée. Inauguré en 2014, le One World Trade Center culmine à 541 mètres, ce qui en fait le plus haut bâtiment des Etats-Unis. Et le bâtiment est vite devenu une tour emblématique de la capitale économique américaine, symbole de résilience après l'horreur des attentats du 11 septembre 2001.

Dès les origines, la tour, surnommée Freedom Tower, se devait de témoigner de la résilience new-yorkaise, tournée vers l'avenir malgré le désastre, évoque Kenneth Lewis, un des architectes du projet réalisé par le cabinet SOM, bâtisseur de gratte-ciel dans le monde entier. Aussi tragiques que furent les images des tours en flammes, personne ne remit en question l'idée d'ériger un autre gratte-ciel à leur place.

Pour les architectes, c'était l'occasion de concrétiser des concepts auxquels ils songeaient depuis des années: "C'était le début du millénaire, il fallait incarner une nouvelle génération de bâtiments, en termes de sécurité comme d'impact sur l'environnement", estime Ken Lewis.

"Blinder le coeur du bâtiment, avec un béton renforcé"

Les images de gens sautant dans le vide pour échapper au brasier sont parmi les plus cauchemardesques du 11-Septembre: après les attentats, de nouvelles idées furent lancées pour évacuer les gens autrement que par les escaliers, comme une espèce de toboggan géant ou encore un câble auquel on s'accrocherait avant de sauter dans le vide, raconte-t-il. Une parachutiste fit une démonstration de cette dernière solution. Ken Lewis en sourit encore: "ça faisait vraiment peur, c'était inimaginable que quelqu'un un peu en surpoids, ou un peu timoré, saute par la fenêtre".

Au final, la seule solution était de "blinder le coeur du bâtiment, avec un béton renforcé, suffisamment large pour que les gens puissent sortir de là". Une série d'adaptations des normes de sécurité furent étrennées au "One WTC", avant de devenir un standard: de l'élargissement des cages d'escaliers pour permettre une évacuation rapide de cette tour de 104 étages, à l'installation d'une signalisation lumineuse au sol comme dans les avions, en passant par le déploiement de caméras et outils de communication résistants au feu à chaque étage, permettant aux sauveteurs de suivre la situation à tout moment. Avec pour objectif d'"évacuer tout le bâtiment en une heure maximum".

Les pompiers furent invités aux réunions de travail. "Ils avaient connu un tel traumatisme, ils devaient faire partie de la solution", estime l'architecte. Ce sont notamment eux qui ont demandé un système capable de pallier une défaillance des générateurs de secours, comme le 11 septembre 2001. Afin de maintenir l'électricité assez longtemps pour évacuer le bâtiment".

L'incendie n'était pas la seule inquiétude: il y eut, à l'automne 2001, plusieurs lettres anonymes mêlées d'anthrax envoyées à certains médias, et cinq décès liés à ce poison mortel. "On a commencé à penser au système de filtrage et à la qualité de l'air, pas seulement en cas d'incendie mais aussi de telles attaques. Il fallait identifier toutes les menaces avec lesquelles un bâtiment doit travailler" sans transformer la tour "en une forteresse où plus personne ne voudrait venir travailler".

Priorité au bien-être

Près de 20 ans plus tard, la pandémie est passée par là. Télétravail oblige, One WTC et la plupart des prestigieuses tours de Manhattan sont restées vides des mois durant. "On pensait que les gens reviendraient au bureau beaucoup plus vite", reconnait Ken Lewis. "Tout de suite, on a regardé la filtration de l'air, comment il circule (...) la plupart des bâtiments récents ont des filtres très efficaces, à particules, qui opèrent aussi sur les virus".

Mais si les tours de bureaux n'ont pas encore retrouvé leur taux d'occupation pré-pandémie, la prééminence des gratte-ciel dans le ciel new-yorkais ne semble pas remise en cause. Une tour de quelque 600 appartements est en construction à Brooklyn, appelée à devenir d'ici 2022 le premier "super gratte-ciel" hors de Manhattan. Et une vingtaine d'autres tours sont en gestation à travers New York.

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A la priorité environnementale, déjà très présente, s'est ajoutée celle du bien-être, assure Ken Lewis. "Nous sommes en 2021, on parle de santé et de bien-être, de créér des espaces extérieurs où les gens puissent travailler, de terrasses comme lieux de travail, de réunion... Nous sommes vraiment à un tournant". En attendant, le One WTC s'est fait une place parmi les images icôniques de New York. Alors que le Memorial symbolise "le vide" créé par les attentats, selon Lewis, la tour "représente le positif", "un lieu d'innovation et de réflexion, porteur de concepts modernes de sécurité."

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