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Les sens cachés de la Grande Tour de Babel de Brueghel l’ancien

la tour de babel brueghel l'ancien

Pieter Brueghel l’Ancien est considéré comme l’un des maîtres de l’École Flamande. On sait peu de choses de sa vie qui a été très peu documentée : on estime sa naissance autour de 1525 et sa mort en 1569. Après avoir étudié en Italie, il s’installe à Anvers puis à Bruxelles. Son œuvre présente aussi bien des scènes bibliques ou mythologiques que des scènes quotidiennes.

L’un de ses tableaux les plus célèbres, la Grande Tour de Babel , présente l’épisode biblique de la construction de la tour éponyme avec pour décor la ville d’Anvers. Zoom sur les sens cachés d’un tableau aussi beau que passionnant.

Quelle est l’histoire de la tour de Babel ?

La Bible raconte que peu après le Déluge, tandis que les hommes parlaient tous la même langue, le roi Nemrod de Babylone voulut faire construire une tour qui toucherait le ciel : 

“Allons ! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.” – Genèse 11,4

Mais pour le punir de sa vanité, Dieu dota les ouvriers de langues différentes afin qu’ils ne puissent plus se comprendre et que le chantier s’arrête.

“L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre et leur donna tous un langage différent ; et ils cessèrent de bâtir la ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre” – Genèse 11,5-9

Que représente la Grande Tour de Babel de Brueghel ?

Le maître flamand a représenté cette célèbre légende biblique. La tour est bien sûr l’élément central de son tableau, on la voit s’élever jusqu’au ciel avec une structure de plus en plus instable à mesure qu’elle s’approche des nuages. Tout autour, une ville qui nous apparaît minuscule sert à donner la mesure de la grandeur de la tour.

Pieter Brueghel l'Ancien, la Grande Tour de Babel

En bas à gauche, le roi Nemrod effectue une visite du chantier. Il est accompagné de son architecte et des gardes tandis que les tailleurs de pierre lui rendent hommage.

Les sens cachés de La Grande Tour de Babel de Brueghel l'Ancien

A l’horizon, la nature s’étend à perte de vue : champs, vallées, forêts, prairies et cours d’eau dressent le panorama des merveilles de notre Terre et soulignent la beauté de la création divine, en opposition à l’œuvre humaine gigantesque mais pourtant vaine.

Les sens cachés de la Grande Tour de Babel de Brueghel l'ancien 1

Une merveilleuse représentation de la vie du peuple

Mais le plus intéressant dans ce tableau, ce sont ses très nombreux détails. Si vous prenez le temps de l’étudier de près, vous remarquerez des tas de personnages en train de s’affairer sur et autour de la tour.

En représentant les nombreux ouvriers de la tour, Brueghel a surtout dressé une représentation merveilleuse des artisans de la ville d’Anvers au XVIe siècle. Regardez bien : vous y verrez de nombreuses techniques, plusieurs corps de métiers (tailleurs de pierre, maçons…) ainsi que des machines de construction.

Les sens cachés de la Grande Tour de Babel de Brueghel l'ancien 3

Quels sont les sens cachés de ce tableau ?

Pour créer cette toile, Brueghel s’est inspiré de son époque. Le roi Nemrod habillé à la mode de la Renaissance est une évocation du roi Philippe II d’Espagne qui régnait alors du les Pays-Bas.

Analyse du tableau La Grande Tour de Babel de Brueghel l'Ancien

L’architecture de la tour serait inspirée du Colisée de Rome qui était déjà en Ruine au XVIe siècle et qui a pu servir de modèle pour la tour délabrée.

Colisée de Rome

Le mur d’enceinte qui entoure la ville est celui d’Anvers où vivait Brueghel. La ville était alors une puissante cité en pleine expansion qui accueillait de nombreux voyageurs et faisait donc face à un important mélange des langues. Il est possible que l’artiste se soit interrogé sur les ressemblances entre Babel et Anvers.

Carte de la ville d'Anvers en 1740

Où peut-on voir ce tableau ?

Ce tableau est conservé au Kunsthistorisches Museum (musée d’Histoire de l’art) de Vienne, en Autriche. En attendant de pouvoir y aller, vous pouvez l’observer dans les moindres détails sur le site de Google Arts and Culture qui en propose une version numérisée en très haute définition.

Découvrir la tour de Babel de Brueghel en 1 minute

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Des personnes ont réagi à cet article

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La très intelligente concision de l\’article et de la vidéo est magistrale : on y apprend suffisamment pour avoir envie d\’en apprendre plus. Merci.

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Un très grand merci pour votre commentaire qui me motive à continuer à proposer des zoom de ce genre sur d\’autres œuvres ! 🙂

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The Tower of Babel

Pieter bruegel the elder's dizzying details.

By Museum Boijmans Van Beuningen

Museum Boijmans Van Beuningen

The Tower of Babel (circa 1568) by Pieter Bruegel the Elder Museum Boijmans Van Beuningen

This painting by Pieter Bruegel the Elder (c. 1526/30-1569) depicts the Tower of Babel (Genesis 11:1-9). Noah's descendants constructed this tower to get as close as possible to the heavens and God. However, God saw this work as a sign of vanity. To punish them, he made the builders speak different languages, so that they could no longer communicate. In this painting, Bruegel does not focus so much on the biblical tale as on the construction of the tower. He clearly shows thousands of people toiling away.

Beside the tower, Bruegel depicts a bustling port where boats have just finished unloading their cargo of building materials. This must have been a very familiar scene for Bruegel who lived for many years in Antwerp and watched it develop in the 16th century into one of the most important port cities in Western Europe.

A crane with a large wheel is being used to lift goods out of the boats. The wheel works like a hamster wheel turned by the force of the workers walking inside it which, in turn, turns the crane. Similar cranes were used in the port of Antwerp in the 16th century.

Not all the building materials are transported by boat. We can clearly see how the stone is being cut in the surrounding landscape. A nearby river provides the clay to make bricks.

The building materials are lifted using the cranes.

The dust from the red bricks and the white lime has left two red and white marks on the tower. The falling dust has covered the workers and lifting equipment the same colour.

Construction at the top of the tower is in full swing, the tower has already broken through the clouds. The new bricks are still bright red. Due to the lengthy construction process, the bricks of the lower levels already have a grey tinge. We can make out a system of corridors up high, but no more lodgings seem to be under construction suggesting that this system is only being used to build higher.

The biblical tower was probably inspired by the by the great Babylon "ziggurat". At the top of the enormous complex, with a square base thought to measure 91 meters and a total height of 91 meters, was a temple reached by steps and a ramp running the length of the façade. This construction had long disappeared by the 16th century, but descriptions had been kept from which Bruegel got his architectural inspiration.

The Colosseum in Rome must have made a great impression on Bruegel. Little after 1550, he went on a study voyage through Italy and France. Bruegel is thought to have painted a smaller version of The Tower of Babel on ivory whilst in the Eternal City which, sadly, no longer exists.

The round shape of Bruegel's tower, which contrasts with the square shaped ziggurat design, was not the only element inspired by the Colosseum, Bruegel also copied the Roman monument's arches.

The flat landscape in which Bruegel has set his tower is typical of the Netherlands. He has even put a crow-stepped gable on one of the watchtowers. A keen-eyed viewer will note that Bruegel always adds such little details to his works.

On the third level, for example, a procession is underway. Under the red canopy, a cleric is walking holding a monstrance, a vessel for communion wafers made of precious metal.

Bruegel painted several versions of The Tower of Babel. This version puts particular emphasis on the construction process. The tower takes up nearly the whole scene, with virtually no reference being made to the biblical tale. Bruegel worked in great detail; this painting depicts more than 1,000 characters.

A Real Treat

Danger beyond the gates, a jaunt in a jawbone, codpiece and close-stool, a master’s touch.

« La Tour de Babel » de Bruegel : une œuvre pleine de secrets !

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Le maître flamand met en scène la célèbre légende biblique, pour mieux nous montrer la vie quotidienne trépidante d’une cité du XVIe siècle.

Quel foisonnement ! Vers l’an 1500, l’esprit de la Renaissance gagne les Flandres. Pétris de culture italienne, les artistes des Pays-Bas méridionaux (l’actuelle Belgique) revisitent l’art et les thèmes de l’Antiquité . Parmi eux, Pieter Bruegel , dit Bruegel l’Ancien. On sait peu de choses de sa vie: né vers 1525, il part étudier l’art en Italie, en1552, avant de s’établir à Anvers, puis à Bruxelles. Dans son œuvre, des scènes quotidiennes (récoltes aux champs, danses villageoises…) alternent avec de grands épisodes mythologiques ou bibliques, tels la chute d’Icare ou le chemin de croix de Jésus . Mais même ces sujets intemporels sont traités avec familiarité, sans aucune emphase, comme s’ils se déroulaient au coin de la rue. C’est tout le génie de Bruegel et c’est le cas dans ce tableau, peint en 1563. Il y raconte un épisode de la Bible , la construction de la tour de Babel, en le situant dans le décor quotidien de sa propre ville, Anvers. Pourquoi ? Décryptage.

la tour de babel brueghel l'ancien

1 Quelle est l’histoire de la tour de Babel ?

Elle apparaît dans la Genèse, le premier livre de la Bible. Peu après le Déluge, le roi Nemrod de Babylone décide de bâtir une tour touchant les cieux. Pour le punir de sa vanité, Dieu dote soudain les ouvriers de langues différentes. Ainsi, ils ne peuvent plus se parler ni travailler ensemble. Le chantier part à vau-l’eau… La tour est le personnage central du tableau. Et le regard du spectateur doit surplomber l’horizon, pour l’embrasser. Voyez d’ailleurs comme les humains sont petits à côté d’elle !

2 D’où lui vient cette apparence antique ?

Selon la plupart des historiens de l’art, Bruegel s’est inspiré du Colisée, encore présent aujourd’hui à Rome. On retrouve par exemple ses doubles arcades, sur les façades. Déjà en ruines au XVIe siècle, le monument romain a servi de modèle pour figurer la tour ravagée de la Bible. Notez comme elle semble près de s’effondrer, avec sa base bancale, son sommet éventré et ses pierres effritées.

3 Qui est ce personnage, en bas à gauche, vêtu d’une cape ?

C’est le roi Nemrod, présenté dans la Genèse comme un puissant chasseur se comparant à Dieu. Il effectue ici une visite de son chantier. Accompagné de son architecte et de ses gardes, il reçoit l’hommage des tailleurs de pierre, qui se prosternent à ses pieds. Mais Bruegel évoque aussi, via ce personnage habillé à la mode de la Renaissance, le roi Philippe II d’Espagne. À l’époque où l’artiste réalise ce tableau, ce souverain fanatique et intolérant règne sur les Pays-Bas.

4 Pourquoi ce mur d’enceinte autour de la cité ?

Regardez bien, il n’est pas facile à repérer : il passe à gauche de la tour, dans le lointain, derrière les maisons. Il a été construit en 1542 autour d’Anvers, après que la ville s’est étendue sous le règne de Charles-Quint. Dans ce port, plaque tournante de l’Europe au XVIe siècle, les nouvelles constructions se multiplient. En témoigne, à gauche, cet enchevêtrement de toits ocre et bleus. En choisissant de camper là sa tour, Bruegel l’Ancien s’interroge sur l’avenir de sa ville. Anvers et Babel ne présentent-elles pas nombre de points communs ? Même essor démesuré, même multilinguisme, des voyageurs du monde entier commerçant dans la cité flamande. Et, peut-être, même chaos final…

5 Que figurent ces hommes-fourmis partout affairés ?

Ils ont un double rôle. Ils représentent d’une part les ouvriers de la tour, et d’autre part les artisans d’Anvers, au XVIe siècle : maçons, tailleurs de pierre… Chaque scène détaille leurs techniques de construction. Sur la route, en bas, des ânes tirent des charrettes ; à mi-hauteur de la tour, sur la droite, une grue permet de hisser des blocs de pierre ; à côté, à l’étage inférieur, un ouvrier grimpe sur une échelle. Quelle précision ! Le peintre saisit à merveille la vie quotidienne du peuple dans toute sa diversité.

6 Que révèle ce paysage à perte de vue ?

Voyez le cours de l’Escaut qui serpente dans la campagne jusqu’à la ligne d’horizon, et les montagnes qui se diluent dans une lumière bleutée. Pieter Bruegel nous livre ici sa vision profonde de la beauté de la nature, une perspective infinie de vallées, forêts, champs, prairies, cols enveloppés de tons bleus et verts. Ce décor cosmique où l’eau, le ciel et la terre se rejoignent prétend offrir au spectateur un condensé des splendeurs de la planète : voilà pourquoi ce genre de panoramas, né dans les Flandres du XVIe siècle, sera appelé « paysage-monde ». Quel contraste entre cette création divine, toujours renaissante et apaisée, et la tour de Babel, œuvre humaine à la fois gigantesque et dérisoire…

Bruegel. Unseen Masterpieces Une exposition virtuelle d’œuvres en trois dimensions, organisée par les musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. À Bruxelles jusqu’au 16 mars 2020 ou sur Internet : google.com/culturalinstitute/bruegel/

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la tour de babel brueghel l'ancien

The Tower of Babel

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"La tour de Babel" de Pieter Brueghel l’Ancien

"La tour de Babel" de Pieter Brueghel l’Ancien

L'artiste qui a peint cette toile est un des premiers peintres de l’école Flamande à réaliser des œuvres qui ne sont pas religieuses. La tour de Babel est un tableau peint par Pieter Brueghel l’Ancien en 1563.

la tour de babel brueghel l'ancien

D’après la Bible , dans l’Orient antique, des hommes ont tenté de créer la tour de Babel pour toucher le ciel. Dieu les auraient punit en créant la diversité des langues pour que les bâtisseurs ne puissent plus continuer les travaux. C’est cette scène biblique que représente l'artiste. Au premier plan, le roi à l'origine de la construction regarde l’avancée des travaux. Des habitants se prosternent devant lui comme le faisaient les populations d’Orient mais ils sont habillés avec des vêtements datant du 16e siècle. Au second plan, l’artiste reproduit les outils des chantiers de son époque sur la tour. La grue, les échafaudages, le système de levage et les matériaux acheminés par bateaux. La tour penche vers la gauche. Avec cette inclinaison Brueghel signifie que le chantier est un échec dû à des erreurs de conception et non pas aux problèmes de communications entre ouvriers.

la tour de babel brueghel l'ancien

Brueghel réfute la parole divine. Au troisième plan une grande ville s’étend. Son architecture rappelle celle des cités flamandes du 16e siècle. Quant au paysage il semble plus verdoyant que désertique. On est loin de l’environnement du Proche Orient antique. On retrouve dans cette toile la signature du peintre flamand qui préfère représenter des scènes urbaines au lieu des scènes religieuses. Une révolution pour l’époque !

Lumières des étoiles

La tour de Babel -1563 Pieter Bruegel l’Ancien

Pieter Bruegel l’Ancien (v.1527-1569)

La tour de Babel

Huile sur panneau de bois de chêne

Dim 114 x155 cm

Conservé au Kunsthistorisches Museum à Vienne -Autriche

Peintre et graveur de formation, Bruegel est issu d’une famille d’artistes flamands bien établie. Il étudie auprès de Pieter Coecke Van Aelst (« peintre ordinaire de l’empereur Charles V ») et passe la majeure partie de sa carrière à Anvers, plaque tournante du commerce international et centre de l’édition des gravures du pays.

Il serait né entre 1525 et 1530, dans un village appelait Bruegel (dans l’actuel Pays-Bas), nom qu’il conserva pour lui-même et ses descendants . Il est admis comme maître de la guilde de saint Luc à Anvers en 1551. En 1552, il voyage en Italie, réside à Rome et travaille avec le miniaturiste Giulio Clovio.

Son premier tableau signé porte la date de 1553.

Entre 1555 et 1563, il est établi à Anvers. Il fréquente un cercle d’artistes et d’érudits humanistes et se fait inviter aux noces paysannes. Bruegel aime se mêler aux fêtes des paysans. Il sait les reproduire avec beaucoup de sensibilité et d’humour. De nombreuses peintures de Bruegel mettent en scène des paysans flamands. Il considère les gens simples comme des acteurs à part entière du « théâtre du monde ». Proches de la terre, les paysans incarnaient l’humanité à l’état brut. La représentation dénuée de sentiment et pleine de vie de leurs repas, de leurs fêtes, de leurs parties de chasse, de leurs travaux agricoles et de leurs jeux engendrèrent des œuvres très prisées par l’élite anversoise. Ces œuvres constituent un témoignage de la vie politique et sociale du XIXe.

En 1562, lorsqu’il s’installe à Bruxelles, il a atteint sa maturité artistique. En 1564 naît le premier de ses fils, Pieter Bruegel le Jeune. En 1568 naît son second fils, Jan Bruegel l’Ancien.

Certains tableaux des folies humaines de Bruegel s’inspirent de son illustre prédécesseur Jérôme Bosch.

Avec Jan Van Eyck, Jérôme Bosch et Pierre Paul Rubens, Bruegel est considéré comme l’un des grands maîtres de l’école flamande.

Une cinquantaine de ses tableaux sont répertoriés aujourd’hui.

La folie humaine est un thème courant chez Bruegel.

Il a représenté ici l’épisode du roi Nemrod de Babylone (le premier roi après le Déluge, selon la légende biblique), qui défie Dieu en bâtissant une tour devant atteindre le Paradis. Pour le punir de sa vanité, Dieu divise à jamais l’humanité en dotant les ouvriers de langues multiples. Ne pouvant plus communiquer et travailler la tour s’écroule.

Ce récit apparaît dans la Genèse, le premier livre de la Bible, peu après le Déluge.

Situant son histoire en partie dans le passé mais aussi dans sa propre époque, il présente la tour comme un mélange entre le Colisée et une représentation de chantier, avec des matériaux, des outils et des techniques de son époque, détaillés avec soin.

  Ce tableau est la première version de la tour de Babel. Bruegel peindra une deuxième version de plus petite dimension, en 1568.

Composition

Organisée en trois plans, cette composition témoigne d’un sens aigu de la conception.

Un premier plan avec les personnages principaux du tableau Un deuxième plan centré sur la tour et ses activités, occupe une grande surface du tableau. Un troisième plan est la ville entourant la tour. C’est un paysage côtier, un paysage hollandais qui est familier au peintre. A gauche se déploie une ville flamande, Anvers avec une profusion de maison typiquement hollandaises aux toits gothiques et des édifices religieux. A droite on observe des tours de gai et une enceinte fortifiée.

La tour est au centre du tableau. Elle est représentée légèrement penchée. Sept étages sont construits, le huitième est en cours. Le peintre  peint des nuages autour du sommet pour montrer que sa tour touche le ciel. Sa construction est extrêmement détaillée et reprend l’architecture du Colisée romain. On reconnait les doubles arcades sur les façades de la tour inachevée. L’édifice est composé de galeries superposées qui forment deux spirales de pierre dans un mouvement d’enroulement. Les étages ne sont pas alignés horizontalement et leur diamètre va en diminuant. Les arches sont construites perpendiculairement au sol qui lui n’est pas horizontal ce qui donne l’impression que la tour est penchée prête à s’écrouler.

Ce choix de représentation génère des lignes en diagonale et le moins d’angle droit possible.

Le regardant a une vue en plongée sur l’horizon.

La composition rassemble un ensemble de scénettes caractéristiques des représentations de Bruegel. Les personnages sont minuscules. Le regardant les devine.

Au premier plan, en bas à gauche du tableau, en visite sur le chantier, le roi Nemrod accompagné de son architecte et de ses gardes, visite les tailleurs de pierres qui se prosternent à ses pieds. Cette prosternation est une attitude orientale qui est la seule allusion au moment et au lieu du récit. Le peintre habille ses personnages avec des vêtements du XVIe hollandais.

En reprenant la perspective atmosphérique des Italiens, Bruegel dilue les montagnes dans une lumière bleutée. Il donne de la profondeur à sa composition  en faisant serpenter le cours du fleuve l’Escaut,  jusqu’à la ligne d’horizon.

Le tableau est composé principalement de couleurs froides à l’exception de la tour représentée avec des tons ocres qui l’éclairent.

Vivant dans la ville cosmopolite d’Anvers et ayant voyagé en Italie et en France, Bruegel était conscient de la diversité des langues et de l’ambition sans limite des hommes.

Bruegel peint ce tableau à son retour d’Italie. Avec l’esprit de la Renaissance, ce tableau revisite un épisode biblique et la transpose dans la vie quotidienne au XVIe.

Le roi Nemrod habillé à la mode Renaissance, évoque le roi Philippe II d’Espagne. Au moment où Bruegel peint ce tableau, Philippe II règne sur les Pays-Bas.

I – On a l’impression de se trouver devant un chantier de bâtisseurs dans le décor quotidien d’Anvers.

Les ouvriers de la tour représentent les artisans d’Anvers, Bruegel saisit la vie du peuple dans toute sa diversité. Chaque scénette détaille leurs techniques de construction. Sur la route les ânes tirent les charrettes. Sur la tour, à mi-hauteur, une grue hisse les blocs de pierre. On observe un ouvrier grimpant à une échelle.

Le mur d’enceinte construit autour d’Anvers en 1542 apparait à droite du tableau et dans le lointain à gauche du tableau, derrière les maisons. Les enchevêtrements des toits ocres et bleus représentent une ville en pleine expansion. Anvers est une plaque tournante de l’Europe au XVIe.

  Une perspective infinie de vallées, forêts, champs, enveloppée de tons verts et bleus organise un panorama d’une grande beauté. L’eau, la terre et le ciel offrent au regardant un condensé des splendeurs de la nature.

II – Ce tableau traduit un sens aigu du pittoresque

Bruegel démontre que l’échec de la tour n’est pas dû à une différence linguistique posée par la malédiction divine mais plus à une mauvaise ingénierie structurelle.

On observe que les fondations et les couches inférieures de la tour n’ont pas été finies et on voit encore l’intérieur du bâtiment sur le haut de la tour. Bruegel s’intéresse à représenter les capacités de constructions humaines. Il représente des activités et des procédés de construction moderne de son époque avec les échafaudages, un appareil de levage, les tailleurs de pierres. Il représente un port où sont livrés les matériaux nécessaires à la construction de la tour avec des grues et des barques qui déchargent les bateaux.

Bruegel a voulu cette confusion entre les époques. Il a adapté le récit à son époque contemporaine. Et montre la suprématie technique et l’innovation de son peuple et le met en avant avec l’immense port marchand qui est le reflet de la grandeur hollandaise.

III – Bruegel renonce à donner une signification religieuse et tragique à la scène.

  Le tableau illustre un défie humain, voué à l’échec. Située dans un paysage grandiose, cette composition où fourmillent de nombreux personnages dénonce la vanité de l’existence. Les personnages ont une vraie présence physique. Ils illustrent le drame de l’humanité.

En assimilant Anvers à sa tour de Babel Bruegel transmet un message : Quel est l’avenir d’Anvers. Même multilinguisme à Anvers que pour la tour, les voyageurs du monde entier commercent dans la ville.

La tour de Babel disperse fragmente et désunit.

L’essor démesurer de la tour assimilé à celui de la ville ne la conduira-t-il pas au chaos final ?

Bruegel met en garde contre l’effondrement de la communication.

Apprendre à communiquer entre peuple est d’une importance vitale.

Le contraste entre la splendeur de la nature et la tour de Babel fait de la tour une œuvre humaine gigantesque et dérisoire.

Les peintures de Pieter Bruegel l’Ancien correspondaient aux goûts raffinés de l’élite flamande.

Son style d’apparence rustique était en réalité très complexe et méditatif. En traduisant ses thèmes religieux dans un langage local proche du sien, il se fit un nom parmi les amateurs d’art.

Bruegel fut un observateur attentif non seulement des gens mais aussi de leur environnement. Pour la première fois dans l’histoire de la peinture, la classe rurale est humanisée dans une vision objective.

Ses paysages offrent un témoignage vivant de son univers, de même que les cadres poétiques de ses récits.

Les historiens disent qu’il est le premier peintre occidental à avoir fait des paysages un thème central et non des arrière-plans de scènes historiques ou autres. Bruegel ouvre l’art à la peinture rurale, à laquelle Robert Campin et Van Eyck apporteront ses lettres de noblesse.

L’unité de ses compositions, son talent narratif et son intérêt pour les paysans en font un artiste inclassable dans l’histoire de l’art.

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La tour de Babel (version de Vienne) - Pieter Brueghel l’Ancien

La tour de Babel (version de Vienne) - Pieter Brueghel l’Ancien

Au premier plan à gauche, Nemrod, roi architecte, et ses conseillers visitent le chantier de la Tour. On voit un homme se prosterner devant Nemrod, alors que, selon la loi juive, nul homme ne soit se prosterner que devant Dieu.

La Bible ne désigne pas explicitement Nemrod comme le constructeur de la tour. Au chapitre X de la Genèse, après le déluge et avant l’épisode de Babel, il est dit : « Kush [=fils de Cham, petit-fils de Noé] engendra Nemrod, qui fut le premier potentat sur la terre. C’était un vaillant chasseur devant Yahvé, et c’est pourquoi l’on dit : Comme Nemord, vaillant chasseur devant Yahvé. Les soutiens de son empire furent Babel, Érek, Akkad et Kalneh, au pays de Shinéar. » (Gn X, 8-10)

On en déduit que Babel était une des capitales de l’empire de Nemrod, et que c’est donc lui qui fit bâtir la tour, bien que la Bible décrive la construction de la ville-tour de Babel comme une décision et une construction collectives. Cette dérivation du mythe biblique est très ancienne et remonte probablement aux écrits intertestamentaires dont on trouve la trace chez Flavius Josèphe, confirmée par Philon.

Dante fait de Nemrod l’un des gardiens du Puits aux Géants, qui mène, au fond du 8e cercle de l’Enfer, vers le 9e cercle. Nimrod injurie Virgile et Dante dans une langue confuse héritée de Babel : « Raphel may amech zabi ami » (Enfer, 31, 67) Et Virgile d’expliquer à Dante : « C’est Nemrod, dont la pensée mauvaise est cause qu’un langage unique n’est plus en usage sur la terre. » (76)

Bodin et Machiavel feront de Nemrod le modèle du tyran démagogue et violent. Pour Bodin, Nemrod fut le premier « qui assubjectit les hommes par force & violence » (Politique, p. 69). Mais la dimension collective du mythe de Babel est constamment défendue à la Renaissance concurremment à ces thèses (Marquez).

1. Signé et daté sur une pierre de taille équarrie en bas : « BRVEGEL.FE.M.CCCCC.LXIII. »

2. Collection de Rodolphe II.

Informations techniques

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Le mystère Brueghel l’Ancien : entre pittoresque et fantastique

Redécouvrez Pieter Brueghel, doyen d’une dynastie de peintres et graveur exceptionnel. Connu pour ses œuvres décrivant des scènes populaires pleines de fraîcheur et d’humanisme et ses grandioses paysages, l'artiste et sa vie demeurent pourtant un mystère.

Si le nom de Brueghel est célèbre aujourd’hui dans le monde entier, la biographie de Pieter Brueghel l’Ancien, fondateur de la dynastie, reste entourée de mystère. Vit-il le jour à Breugel, dans la région de Bréda en Brabant (actuels Pays-Bas), comme l’affirme le peintre et écrivain Karel Van Mander, dans son célèbre  Schilder-Boeck  ( Livre de peinture ) paru en 1604 ? L’hypothèse est plausible, quoiqu’un village du Limbourg, Brogel, proche de Brée (aujourd’hui en Belgique), dont le nom latin était également Breda, pourrait aussi prétendre à cet honneur. Dans ses  Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes  (réédition de 1568), le peintre et historien Giorgio Vasari nomme le peintre «  Pierre Brueghel de Bréda  », puis «  Pierre Brueghel d’Anvers, maître excellent  ». Quant à sa date de naissance, elle est tout aussi floue : les spécialistes la situent, par déduction, entre 1525 et 1530. Une date certaine vient jeter un peu de lumière dans cette obscurité : en 1551, il s’inscrit à la Guilde de Saint- Luc d’Anvers, comme l’atteste le registre conservé dans les archives. Son nom est alors orthographié «  Brueghels  », ce «  s  » du génitif, «  de Brueghel  », pouvant aussi bien désigner le patronyme de son père que le nom de son village natal. Au XVIe siècle, en terre flamande comme ailleurs, l’état civil est loin d’être une science exacte… Une chose est sûre : c’est Pieter qui rendit glorieux le nom de Brueghel . La formation artistique du peintre pose d’autres questions. Fut-il, comme l’affirme Van Mander, l’élève de Pieter Coecke Van Aelst, «  peintre ordinaire de l’empereur Charles V  » (Charles Quint) et architecte anversois ? Les figures élégantes et maniérées de ce maître imprégné de l’art de la Renaissance italienne ont autorisé certains historiens à en douter. Mais n’est-ce pas le propre des grands artistes que de rompre avec le style de leur maître ?

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Pieter Brueghel l’Ancien, Les Proverbes flamands, 1559, huile sur panneau de bois, 117 x 163 cm, Gemäldegalerie de Berlin ©Wikipedia Commons

Les sables mouvants de l’histoire de la peinture ancienne

Des liens réels unissaient Pieter Coecke et Brueghel, puisque ce dernier épousa sa fille, il est vrai des années après la mort du maître. On voit par ces quelques détails sur quels sables mouvants s’écrit l’histoire de la peinture ancienne. Une certitude consolide heureusement la biographie du jeune peintre : Pieter «  s’en fut travailler chez Hieronymus Cock  ». Éditeur et graveur qui diffusa par l’estampe des œuvres de Jérôme Bosch, ce dernier contribua peut-être à compléter la formation de Pieter, et on peut imaginer qu’il encouragea l’artiste à entreprendre lui-même, comme tant d’autres Flamands de l’époque, le voyage en Italie. Ce voyage qu’on situe vers 1553 révéla au futur peintre des paysages grandioses, de la vallée du Rhône aux Alpes et jusqu’au détroit de Messine (Brueghel rapporta également de grandes vues de Rome). Dessinés avec soin, ces paysages qui devaient plus tard acquérir une importance particulière dans ses tableaux furent gravés. L’estampe était alors le précieux relais de toute vraie notoriété artistique. Quant à la peinture, il semble que l’artiste ne l’aborda qu’à cette époque. Son premier tableau signé porte en effet la date de 1553. Un des rares événements marquants de la vie de Brueghel survint dix ans plus tard, en 1563, lorsqu’il épousa Mayken, la fille de Pieter Coecke, peintre elle aussi et résidant à Bruxelles avec sa mère. La conséquence de ce mariage fut l’installation du couple à Bruxelles. Selon Van Mander, cet éloignement d’Anvers était une exigence de la veuve Coecke, qui voulait ainsi séparer le peintre de sa servante maîtresse… De ce mariage naquirent à l’hiver 1564-1565 Pieter Brueghel le Jeune, dit Brueghel d’Enfer, puis, en 1568, Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, ainsi qu’une fille, Maria, dont on ne sait rien.

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Pieter Brueghel l’Ancien, La Tour de Babel, 1563, huile sur panneau de chêne, 114 x 155 cm, Kunsthistorisches Museum de Vienne ©Wikipedia Commons

L’œuvre anversoise avait d’abord été marquée par l’influence de Bosch et sa vision satirique du monde , peuplée de monstres et de créatures diaboliques. Brueghel maîtrisait si bien cette manière que son dessin  Les gros poissons mangent les petits  fut gravé sous le nom de Jérôme Bosch en 1557, sans doute pour des raisons commerciales, le nom du maître de Bois-le-Duc étant alors beaucoup plus prestigieux que le sien. Cet univers fantastique est aussi celui d’autres dessins comme  Les Péchés capitaux  ou  La Tentation de saint Antoine . Il transperce encore dans les premiers tableaux célèbres de l’artiste comme  Les Proverbes flamands  (1559). Dans ses grandes compositions à personnages multiples, brillamment mises en scène, le peintre abandonne sa première signature, Brueghel, pour désormais signer Bruegel. S’il ne fut sans doute pas l’humaniste qu’on a parfois décrit, Brueghel était un homme de culture. Ami du célèbre géographe Abraham Ortelius, il accéda lui-même à la notoriété à l’aube des années 1560. Lorsqu’il mourut en 1569, son œuvre déjà très recherchée prit encore de la valeur. En 1572, Dominicus Lampsonius faisait l’éloge de «  ce nouveau Jérôme Bosch, […] capable d’imiter par le pinceau ou le crayon les rêves géniaux de son maître avec un art tel que parfois même il le surpasse  ». Ses tableaux ornaient quelques-unes des plus grandes collections du temps, à commencer par celle de l’empereur Charles Quint. L’installation de Brueghel à Bruxelles coïncida avec sa maturité artistique. Les personnages en costumes villageois, les scènes populaires et pittoresques inspirées de la réalité transparaissaient déjà dans la série gravée des  Vertus . Elles prennent définitivement le pas sur le fantastique. Van Mander écrit que Brueghel se mêlait volontiers aux fêtes et kermesses. Il y apparaissait vêtu en habits de paysan, pour le plaisir sans doute mais aussi pour l’étude. Ainsi vivait-il de l’intérieur les scènes qui inspirèrent ses plus belles œuvres, toujours empreintes d’une profonde humanité. Surnommé «  Bruegel le Paysan  » ou «   Pieter le Drôle  », il amusait ses contemporains par ses scènes populaires.

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Pieter Brueghel l’Ancien, Les grands poissons mangent les petits, 1556, dessin à la plume et au pinceau, 21,6 x 30,7 cm, Albertina à Vienne ©Wikipedia Commons

Pieter le Drôle

Cette vision d’un Brueghel rieur perpétuée par la tradition a parfois obscurci la véritable portée de son œuvre qui dépasse de loin le simple divertissement. Ses tableaux inspirés de dictons et proverbes traduisent une certaine truculence, un sens aigu du pittoresque. Mais ceux-ci ne doivent pas faire oublier sa vision tragique de l’être humain. Situées dans des paysages grandioses, ses compositions où s’agitent de multiples personnages disent la vanité de l’existence. S’il donne à ses personnages une incomparable présence physique, le peintre ne cherche jamais à individualiser ses modèles. Avec un sens consommé de la synthèse, il campe des types pour peindre le drame de l’humanité. Son art ne compatit jamais ni ne s’apitoie. Cette impassibilité face à un destin inéluctable est sans doute le secret de la fascination que cette peinture continue d’exercer aujourd’hui. «  Dans toutes ses œuvres, il y a toujours quelque chose à comprendre en plus de ce qui est peint  », écrivait Ortelius.

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La Tour de Babel

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La construction de la Tour de Babel

À chaque époque, sa lecture d’un même mythe. Les représentations de la tour de Babel et de la chute de Babylone sont omniprésentes, mais elles évoluent notablement au cours des siècles. L’imagerie du Moyen Âge montre la tour en cours de construction, sous la menace de la punition divine. Une thématique qui permet aussi de découvrir dans le détail l’évolution des techniques architecturales. Avec la Renaissance et la naissance de l’humanisme, la tour devient prétexte à célébrer la science et le savoir-faire des hommes capables de se surpasser. Le Siècle des Lumières y voit l’utopie d’une humanité unie, tandis que le 19 e siècle en exploite le potentiel romantique et théâtral. Le 20 e siècle reste fasciné par un mythe qu’il décline dans tous les domaines artistiques.

La construction de la Tour de Babel

Comme souvent dans les images du Moyen Âge, les événements de l’Antiquité sont transposés à l’époque de l’artiste. Ici, il pourrait s’agir de la construction d’un château médiéval, mais le texte précise bien qu’il s’agit de la construction de la tour de Babel. La tour s’élève bien au-dessus des remparts. La structure en bois qui s’enroule autour rappelle les représentations classiques de la tour de Babel, mais ici il s’agit des échafaudages. Les tailleurs de pierre sur la droite utilisent marteau, équerre et compas pour tailler les blocs de pierre : au Moyen Âge, les représentations de la tour constituent aussi une occasion de détailler les gestes des artisans du bâtiment.

© Bibliothèque nationale de France

Construction de la tour de Babel

Dans cette représentation du chantier de la tour de Babel, son commanditaire, le puissant roi Nemrod (nommé "Nembroch"), apparaît disproportionné par rapport aux autres personnages. Il semble lever les yeux pour évaluer l’avancée de la tour qui doit atteindre le ciel, tandis qu’un maître d’œuvre sort de la construction pour saluer le roi. À ses pieds, un mortelier prépare une auge de mortier. Sur la tour, des maçons juchés sur des échafaudages sous forme de plate-forme de bois posent les pierres montées par une grue à cage écureuil. Mais la punition divine est proche : un ange envoyé par Dieu (qui figure dans un médaillon) s’apprête à attribuer à chacun un langage différent. Le multilinguisme est né !

L’arche de Noé et construction de la tour de Babel

Cette miniature du Moyen Âge se lit de gauche à droite et de haut en bas. En haut à gauche : l’arche de Noé, échouée sur le mont Ararat une fois que les eaux du déluge sont redescendues. En haut à droite : la construction de la tour de Babel avec le roi Nemrod qui en surveille le chantier. On distingue des tailleurs de pierre et des maçons ainsi qu’un système de levage qui permet de monter l’auge à mortier. En bas : l’histoire biblique fait place à l’histoire grecque, et représente la guerre de Troie.

Pavement en mosaïque de la cathédrale d’Otranto dans les Pouilles

Arche de noé et tour de babel : des mythes associés.

Arche de Noé et tour de Babel sont fréquemment associées dans les représentations. Toutes deux évoquent des épisodes de la Bible au cours desquels Dieu punit les hommes de leur impiété ou leur démesure. Dans la Genèse, après le meurtre d’Abel par son frère Caïn, l’humanité se développe dans le mal et la méchanceté. À tel point que Dieu se repent de l’avoir créée et décide d’anéantir les hommes. Mais parmi eux se trouve un juste, un seul, Noé. Dieu décide de l’épargner, lui et sa famille et prévient Noé de la destruction prochaine de l’humanité par un déluge qui submergera tout. Il lui ordonne de construire une grande arche pouvant accueillir un couple de chaque espèce vivante. Lien supplémentaire entre les deux épisodes, la légende veut que Nemrod, roi mésopotamien constructeur de la tour de Babel, ait été l’arrière-petit-fils de Noé. À droite, l’échelle évoque le "songe de Jacob", personnage biblique qui fit le rêve d’une échelle atteignant le ciel, d’où des anges montent ou descendent. Là aussi, le lien avec la tour de Babel est évident.

Bibliothèque nationale de France

Vue de Babylone et de la ziggurat

La destruction divine de tour de babel, la tour de babel, destruction de babylone, la destruction de babylone : deux édifices distincts.

Alors que tour de Babel et ziggurat de Babylone sont souvent confondues, cette eau-forte de 1831 de l’artiste anglais John Martin les représente toutes les deux dans la même œuvre. La ziggurat, avec ses huit degrés conformes à la description d’Hérodote, est bien visible, tandis que la tour de Babel en spirale se perd dans la fumée à droite. Au premier plan, on reconnaît les mythiques jardins suspendus de Babylone, sur des galeries supportées par des colonnes.

  • 19 e siècle

© Bibliothèque nationale de France

Une Babylone apaisée et heureuse

Cette estampe du 18 e siècle montre une Babylone apaisée et laborieuse, loin des représentations tourmentées des siècles précédents. Toute la ville est en chantier, et les seules flammes visibles sont celles des fours à briques. La tour est presque achevée, seuls subsistent des engins de levage dans les derniers étages. Au premier plan à gauche, des briquetiers fabriquent des briques en travaillant l’argile qu’ils placent ensuite dans des moules. D’autres briquetiers procèdent au démoulage avant de passer les briques au four. Sur la droite, des morteliers préparent le mortier qu’ils transportent ensuite le long de plans inclinés, pour le livrer aux maçons en plein travail.

La tour de Babel de Gustave Doré

La tour de babel d’erik desmazières.

Les aventures du jeune Romain Alix, dessinées et scénarisées par Jacques Martin, débutent en 1948 avec Alix l’intrépide . La Tour de Babel (1981) est le 16 e album du héros, qui, traversant l’Empire romain, ne pouvait manquer de faire halte à Babylone. Les aventures d’Alix se poursuivent encore aujourd’hui : Alix a 20 ans de plus, il est devenu sénateur dans la Rome impériale d’Auguste.

  • 20 e siècle

© Éditions Casterman S. A./Jacques Martin - Editions Casterman , Avec l’aimable autorisation des auteurs et des Editions Casterman

La Tour de Babel par François Schuiten

En 2010, François Schuiten, créateur des Cités obscures , imagine pour les murs de l’université de Louvain-la-Neuve en Belgique une tour de Babel fortement inspirée de celle de Pieter Brueghel l’Ancien. Mais aucun dieu vengeur ne vient mettre fin à l’aventure de la tour. Au contraire, celle-ci, assimilée au savoir et à la lecture, est, comme ces derniers, "infinie". C’est pas la connaissance qu’on touche le ciel !

© François Schuiten

- Direction éditoriale Françoise Juhel, Éditions multimédias, BnF Édition Nathalie Ryser, Éditions multimédias, BnF Traitement iconographique Gisèle Nedjar, Éditions multimédias, BnF © Bibliothèque nationale de France, 2014 Tous droits réservés

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COMMENTS

  1. La Tour de Babel (Brueghel)

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    La tour de Babel est un tableau peint par Pieter Brueghel l'Ancien en 1563. D'après la Bible, dans l'Orient antique, des hommes ont tenté de créer la tour de Babel pour toucher le ciel. Dieu les auraient punit en créant la diversité des langues pour que les bâtisseurs ne puissent plus continuer les travaux.

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    Les soutiens de son empire furent Babel, Érek, Akkad et Kalneh, au pays de Shinéar. » (Gn X, 8-10) On en déduit que Babel était une des capitales de l'empire de Nemrod, et que c'est donc lui qui fit bâtir la tour, bien que la Bible décrive la construction de la ville-tour de Babel comme une décision et une construction collectives.

  13. Le mystère Brueghel l'Ancien : entre pittoresque et fantastique

    Pieter Brueghel l'Ancien, La Tour de Babel, 1563, huile sur panneau de chêne, 114 x 155 cm, Kunsthistorisches Museum de Vienne ©Wikipedia Commons. L'œuvre anversoise avait d'abord été marquée par l'influence de Bosch et sa vision satirique du monde, peuplée de monstres et de créatures diaboliques.

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    Pieter Breughel ou Bruegel dit l'Ancien. Né vers 1525 et mort le 9 septembre 1569 à Bruxelles. Pieter Breughel est considéré comme une des figures majeures de la peinture flamande. A la jonction entre le Moyen Âge et la Re naissance, son style atypique en fait un artiste inclassable. La Tour de Babel est le titre de plusieurs tableaux de ...

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